La productrice de balados Moira Donovan contribue à jeter de la lumière sur la fraude en investissement
La fraude en investissement fait souvent la manchette, mais, pour moi, c’est lorsque j’ai produit le balado Time to Call Out Fraud pour FinancesAvisées Manitoba que j’en ai pris toute la mesure.
En écoutant directement les victimes et les experts, j’ai pu constater à quel point le fait d’être ciblé par la fraude affecte la vie des gens : cela déclenche un sentiment de honte, mine la confiance dans les autres et pousse à s’isoler de ses amis et de sa famille.
Malgré ces répercussions assez profondes, les fraudeurs opèrent dans l’ombre. Ils changent constamment de tactique, les victimes sont souvent réticentes à parler de leur mésaventure et, surtout, il est trop facile pour les personnes non concernées de penser que ce type de fraude n’arrive qu’aux autres. C’est pourquoi le balado – qui est l’une des rares occasions de faire la lumière sur certaines de ces zones d’ombre – est un outil éducatif si précieux. Voici quelques-unes des choses que j’ai apprises en y travaillant.
Cela peut vous arriver
Tout le monde est vulnérable à la fraude en investissement, des jeunes à l’aube de l’âge adulte aux adultes plus âgés et aux investisseurs expérimentés qui s’y connaissent en valeurs mobilières. Lorsque j’ai écouté des escrocs raconter leur boniment, j’ai compris pourquoi même les investisseurs avertis se laissaient prendre au piège : les fraudeurs sont remarquablement convaincants, et leurs sites Web, applications et autres tactiques promotionnelles semblent très réels.
Les fraudeurs profitent des vulnérabilités
À l’autre bout du spectre, j’ai entendu des personnes qui avaient choisi d’investir dans ce qui leur semblait une occasion légitime – malgré certains signaux d’alarme – d’améliorer leur sort en raison de préoccupations très courantes, comme la volonté de rembourser un prêt hypothécaire ou de trouver plus d’argent pour aider à payer les dépenses de la famille. Tous ces éléments se conjuguent pour créer des vulnérabilités. En parler ouvertement est un moyen important de réduire le risque. C’est la discussion que nous espérions lancer avec cette série.
Être victime de fraude est stigmatisant
Les expériences des victimes que nous avons interrogées ont mis en évidence les raisons pour lesquelles de nombreuses personnes ne se sentent pas à l’aise de parler de l’arnaque : même ces victimes, qui ont eu le courage de raconter leur histoire, disent avoir honte de ce qui leur est arrivé. Il est donc difficile d’en parler et, comme nous l’avons entendu, les gens cachent leurs expériences à leurs proches et sont même parfois réticents à reconnaître qu’ils ont été victimes d’une escroquerie, ce qui entraîne d’autres fraudes. La solution consiste à briser ce silence.
Pour créer le balado Calling Out Fraud, nous avons demandé aux victimes de parler à des experts dans le domaine ou directement au personnel de la Commission des valeurs mobilières du Manitoba. Il était clair chez elles que le fait de raconter leur histoire contribuait fortement à tirer quelque chose de significatif d’une expérience pénible. Mais pour en arriver là, il fallait avoir confiance : premièrement, que des institutions comme la Commission des valeurs mobilières du Manitoba sont là pour les aider, et deuxièmement, qu’en racontant leur histoire, elles peuvent empêcher d’autres personnes d’être victimes de fraude en investissement. Dans le balado – qui offre une fenêtre sonore unique sur le fonctionnement de la fraude – nous avons tiré parti de cette confiance pour faire la lumière sur ce phénomène obscur.
~ Moira Donovan est journaliste et productrice sonore basée à Halifax (Nouvelle-Écosse). Elle a travaillé à des émissions de la CBC comme IDEAS, The Doc Project et Quirks & Quarks et a écrit pour des médias comme Hakai Magazine, The Christian Science Monitor et The Walrus.
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